Mpox (variole simienne) : informations clés pour les médecins en 2025

En 2024, l’épidémie de Mpox (variole simienne) continue de capter l’attention des médecins du monde entier1. Un peu plus tôt cette année, le principal organisme de santé publique d’Afrique a annoncé que ce virus se propageait rapidement, avec plus de 17 000 cas suspects et plus de 500 décès2.

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment reclassé le virus Mpox en tant qu’urgence de santé publique suite à de nouvelles épidémies qui ont éclaté en République démocratique du Congo et dans ses pays voisins1. Mpox est ainsi passé de « préoccupation régionale » à « problème aux conséquences potentiellement mondiales », comme une hausse du taux d’occupation des hôpitaux, et l’allongement des délais d’attente des patients. Le Directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré que : « une réponse internationale coordonnée est essentielle pour enrayer ces épidémies et sauver des vies. »

Les médecins de la communauté Sermo estiment que le risque d’épidémie de Mpox à grande échelle est une possibilité qu’il faut prendre au sérieux. Même si seuls 19 % des médecins interrogés ont déjà eu affaire à des cas de Mpox dans leur pratique, 51 % pensent que cette pathologie pourrait devenir une pandémie en l’absence de contrôle3.

Sur quoi reposent ces inquiétudes et comment les médecins peuvent-ils agir pour atténuer cette menace ? Cet article explore le point de vue de la communauté Sermo sur ce que doivent savoir les médecins, et les mesures proactives qu’ils peuvent prendre pour faire une différence.

Qu’est-ce que Mpox ou variole simienne ?

Aperçu du virus Mpox

Mpox est causé par le virus de la variole simienne, qui fait partie du genre Orthopoxvirus et comprend également la variole.

Ce virus possède plusieurs variantes ou clades. Chacune de ces variantes présente une gravité et des taux de transmission différents. La nouvelle souche de Mpox, Clade I ainsi que ses sous-clades Ia et Ib, est à l’origine des nouvelles épidémies. Cette souche se propage facilement par contact étroit, ce qui rend la sensibilisation des médecins essentielle1.

Mpox se propage essentiellement par :

  • Contact de la peau
  • Gouttelettes respiratoires

Exposition à des personnes ayant des contacts personnels étroits, comme celles qui ont plusieurs partenaires sexuels, ou qui présentent un risque plus élevé.

Les groupes vulnérables comprennent :

  • Le personnel de santé
  • Les patients immuno-déprimés
  • Les enfants

Sachant qu’en 2023, le CDC avait signalé que moins de 23 % des résidents américains appartenant à des groupes à risque élevé étaient entièrement vaccinés contre Mpox, il est impératif de sensibiliser davantage les populations et de prendre des mesures de protection adaptées4.

Comment la résurgence de Mpox a-t-elle affecté la pratique des médecins en 2025 ?

résurgence du virus mpox

Différences régionales dans la prise en charge médicale de Mpox

L’expérience des médecins avec le traitement et les cas de Mpox a tendance à varier considérablement en fonction de leur emplacement géographique.

Dans certaines régions, les médecins n’ont jamais rencontré cette pathologie. Un membre de Sermo basé aux États-Unis et spécialisé en médecine d’urgence, a déclaré que : « dans ma région du monde, on ne voit aucun cas, et on manque de sensibilisation en règle générale. »5.

Dans certaines régions, en revanche, comme en Afrique où le virus Mpox est plus courant, le niveau d’inquiétude est nettement plus élevé. « Ça m’inquiète beaucoup, surtout pour la santé et le bien-être des enfants à risque de contracter le virus Mpox qui se propage rapidement en Afrique et au-delà 5», a déclaré un membre de la communauté Sermo spécialisé en anesthésiologie.

Au vu de l’engouement pour les voyages à l’étranger, les médecins estiment que le virus Mpox ne doit pas être uniquement traité comme une pathologie régionale ou un problème qui ne touche que certaines communautés.

Quels sont les principaux défis auxquels sont confrontés les médecins dans le cadre du virus Mpox ?

Qu’il s’agisse d’identifier cette maladie ou de prévenir sa transmission, le virus Mpox présente des défis uniques pour les médecins.

Identification

identification du virus mpox

L’un des principaux obstacles au diagnostic du virus Mpox est que ses symptômes ressemblent à ceux d’autres infections courantes, comme la varicelle ou l’herpès.

Selon un sondage réalisé par Sermo, 46 % des médecins estiment que le principal défi diagnostique consiste à distinguer le virus Mpox d’affections similaires3. Un membre de Sermo spécialisé en médecine familiale a ajouté que : « l’épidémie de Mpox souligne la nécessité de renforcer la sensibilisation des professionnels de santé, et de leur proposer une formation spécialisée axée sur la détection précoce5. »

L’épidémie due au virus Zika nous a permis de comprendre l’importance que revêt l’accès à des options de dépistage au niveau local. Durant l’épidémie de Zika, « 59 % des 2 241 médecins américains interrogés [estimaient] que les analyses de détection du virus Zika devaient être proposées par les laboratoires de santé publique locaux/étatiques en plus des Centers for Disease Control (CDC) »6. Une infrastructure similaire pourrait améliorer la détection du virus Mpox.

Transmission

Prévenir la transmission du virus Mpox est difficile. 36 % des médecins membres de Sermo estiment en effet que la prévention constitue un problème majeur3. Dans la mesure où ce virus peut se propager par contact étroit, les cabinets médicaux, les hôpitaux ainsi que tous les autres milieux à contact élevé sont particulièrement vulnérables aux épidémies.

Dans le cas du virus Zika, les médecins ont observé que la diffusion d’avertissements aux voyageurs à large échelle s’était avérée utile. À l’époque, 68 % des 4 085 médecins interrogés à travers le monde pensaient que les avertissements destinés aux voyageurs devaient être étendus au-delà des femmes enceintes afin d’inclure toutes les femmes en âge de procréer6.

La mise en place d’avertissements destinés aux voyageurs à risque élevé pourrait également réduire la propagation du virus Mpox parmi les populations vulnérables.

Implication et communication des autorités sanitaires

Selon le sondage réalisé par Sermo, 86 % des médecins estiment que les autorités sanitaires devraient être plus proactives dans la prévention des pandémies3. Un membre de Sermo, basé aux États-Unis et spécialisé en pédiatrie, a déclaré que : « le manque d’investissement de l’État dans la sensibilisation au virus Mpox est un échec flagrant de la politique de santé publique5. »

Repensant à la pandémie de COVID-19, de nombreux médecins estiment que les retards de communication du gouvernement ont ralenti les interventions de première ligne. À l’époque, de nombreux membres de la communauté Sermo pensaient que si les actions de l’État tenaient compte des préoccupations publiques et économiques, une communication plus rapide et plus transparente était toutefois nécessaire 7.

Une plus grande clarté de la part des autorités sanitaires concernant les mesures préventives, la sensibilisation des médecins aux symptômes de cette pathologie, et la mise à disposition de ressources adaptées favoriseraient une réponse plus unifiée face au virus Mpox.

Quelles sont les discussions actuelles sur les stratégies de prévention du virus Mpox ?

stratégies de prévention du virus mpox

Tirer les leçons de la pandémie de COVID-19 et du virus Zika

Partager rapidement les informations et encourager la collaboration des médecins

Les résultats positifs de la collaboration en temps réel des médecins sont l’un des principaux enseignements de la réponse à la pandémie de COVID-19.

« Les médecins devraient avoir davantage leur mot à dire sur la façon dont nous gérons cette pandémie, et pouvoir partager rapidement leurs informations entre eux et avec le monde7 », a déclaré Peter Kirk, PDG de Sermo.

Les discussions communautaires sur le virus Mpox, comme celles de Sermo, pourraient permettre d’identifier les symptômes de cette pathologie, de signaler les nouveaux cas, et de proposer un soutien mutuel afin d’obtenir plus rapidement des informations et des réponses.

Préparatifs aux épidémies secondaires et identification des besoins en ressources à long terme

Tirant les leçons de la pandémie de COVID-19, dans le cadre de laquelle 83 % des médecins à travers le monde anticipaient une deuxième vague7, il est impératif de prévoir des ressources à long terme. Un sondage Sermo a identifié que les équipements de protection individuelle (EPI), les kits de test de dépistage rapide, et les systèmes de ventilation artificielle étaient les principaux besoins en ressources7, soulignant la nécessité de constituer des stocks d’urgence pour parer aux prochaines maladies infectieuses. Une répartition équitable des ressources pourrait par ailleurs garantir que les communautés mal desservies aient accès à un soutien essentiel en temps voulus.

Déjouer la stigmatisation et les idées fausses

La stigmatisation est un défi fréquemment rencontré avec d’autres virus. Le virus Mpox ne fait pas exception à cette règle.

Pendant l’épidémie de Zika, un médecin a observé que : « tant que les informations dont nous disposons sont inexactes, les risques de réaction excessive motivée par la peur peuvent se justifier6. »

Dans le contexte du virus Mpox, un médecin généraliste membre de Sermo a indiqué que « les cas suspects sont stigmatisés, ce qui entraîne du stress et une mise à l’écart5. » Cette stigmatisation affecte non seulement les patients, mais aussi des communautés spécifiques.

« Certaines personnes pensent que c’est un problème qui ne touche que la communauté LGBTQ+5 », a expliqué un membre de Sermo spécialisé en radiologie.

Une communication précise et inclusive peut aider à réduire cette stigmatisation et permettre aux individus concernés de demander des soins en temps opportun sans craindre d’être jugés.

Changements dans la prise en charge des patients en 2025

changements dans la prise en charge des patients

Dans le cadre de la propagation du virus Mpox à travers le monde, de nombreux médecins de la communauté Sermo ont partagé leurs stratégies pour répondre aux inquiétudes de leurs patients. Un médecin généraliste membre de Sermo a fait remarquer que : « De nombreux patients s’inquiètent de certains symptômes comme des éruptions cutanées et d’une fièvre, et pensent avoir attrapé le virus Mpox5. »

Dans ce contexte, on constate une évolution vers des soins proactifs et de soutien :

  • Diagnostic prudent
  • Confinement précoce des cas suspects
  • Prise en charge des symptômes
  • Renforcement des habitudes en matière d’hygiène
  • Utilisation ciblée du vaccin contre le virus Mpox

Les médecins encouragent la surveillance des symptômes chez les patients qui présentent un risque élevé et l’éducation des communautés en matière de prévention4.

Néanmoins plusieurs membres de la communauté Sermo ont indiqué manquer de ressources pour sensibiliser efficacement leurs patients. « En l’absence d’une éducation adaptée et de ressources adéquates, les communautés resteront vulnérables, ce qui donnera lieu à des épidémies qu’on aurait pu éviter5 », prévient un membre de Sermo spécialisé en pédiatrie.

Afin de renforcer ces efforts, les informations destinées aux patients doivent être facilement accessibles et communiquées avec précision.

Considérations de santé publique de la communauté Sermo

Les médecins de la communauté Sermo s’inquiètent des répercussions à long terme d’une épidémie de Mpox.

Alors que l’OMS a déclaré pour la deuxième fois que le virus Mpox constitue une urgence de santé publique, beaucoup estiment qu’il est essentiel d’investir davantage dans la santé publique et de soutenir les personnes en première ligne.

Les comparaisons avec la pandémie de COVID-19 et le virus Zika indiquent qu’un confinement et une communication efficace sont essentiels pour prendre en charge Mpox, et que l’éducation en santé publique est un domaine qu’il faut impérativement améliorer.

Au final, le principal changement d’approche que préconisent les membres de Sermo est une plus grande proactivité de la part de la communauté médicale dans ses communications aussi bien en interne et qu’en externe. « Pour arriver à contrôler efficacement la propagation de ce virus, il faut donner davantage d’informations épidémiologiques à la population5 », fait remarquer un médecin généraliste, soulignant le rôle clé que joue l’éducation dans la prévention des épidémies.

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Footnotes

  1. Reuters
  2. Organisation mondiale de la santé
  3. Sondage Sermo :
  4. Sermo: Insights
  5. Sondage Sermo :
  6. Sermo : communiqué de presse
  7. Sermo : communiqué de presse