La pratique clinique, les longues années d’internat, et l’enchaînement des services en milieu hospitalier définissent depuis des années le travail du personnel médical. Mais comme tout, le secteur de la santé évolue. Face à la hausse du burn-out médical, beaucoup de médecins se tournent aujourd’hui vers des options non cliniques qui vont au-delà des soins traditionnels aux patients. Les données de la communauté Sermo indiquent que pour 26 % des médecins, le stress émotionnel et le burn-out sont la principale raison qui les pousserait à quitter la médecine, tandis que 21 % citent leurs longs horaires de travail et le manque de temps passé en famille.
« Le nombre d’opportunités professionnelles non cliniques augmente à mesure que le domaine médical et des soins de santé se développe pour intégrer les avancées technologiques », explique un neurologue américain sur Sermo. « Pourtant, la voie d’entrée des médecins dans des emplois et des parcours professionnels non cliniques n’est pas toujours claire ou accueillante. »
Ce sentiment est partagé par de nombreux médecins à la recherche d’autres options de carrière tirant parti de leur expertise médicale. Ces derniers privilégient plus particulièrement les opportunités de croissance et d’épanouissement. Comme l’explique un médecin : « l’idée d’occuper un poste non clinique est devenue plus intéressante et plus réalisable pour les médecins. Par le passé, le travail non clinique était généralement réservé aux médecins bien établis et très expérimentés, qui se retrouvaient promus ou recrutés pour des rôles de direction dans le domaine médical. »
Un sondage réalisé par Sermo a révélé que 72 % des médecins estiment ne pas avoir été suffisamment informés sur les emplois non cliniques pendant leur formation médicale. Ce résultat suggère que les médecins manquent d’éducation sur les alternatives à leur disposition.Cet article explorera les options ouvertes aux médecins qui souhaitent améliorer leur équilibre vie professionnelle/vie privée, toucher des revenus supplémentaires ou changer de carrière.
Avantages des emplois non cliniques
Meilleur équilibre vie professionnelle/vie privée
La pratique clinique présente peu d’options pour concilier vie professionnelle et vie privée. Entre les horaires irréguliers, les appels de nuit et les gardes du week-end, le travail d’un soignant peut mettre à rude épreuve ses relations familiales et nuire à son bien-être personnel. Un emploi non clinique peut réduire ces inconvénients grâce à des horaires plus prévisibles, des exigences moins lourdes en matière de garde, et une plus grande flexibilité. Comme l’a expliqué un médecin canadien sur Sermo : « je suis passé à un emploi non clinique après la pandémie de COVID, pour être moins stressé et gagner davantage. Je dors beaucoup mieux, et je n’ai plus le sentiment d’être enchaîné à mon bureau. »
Moins de risque d’être poursuivi en justice
Même lorsque les professionnels de santé font leur métier à la lettre, ils ne sont exempts d’un procès pour faute professionnelle. Les carrières non cliniques réduisent considérablement ce risque. Les médecins qui ne voient pas de patients directement, comme ceux qui occupent des postes administratifs, de recherche ou de conseil, passent moins de temps à s’inquiéter des conséquences émotionnelles et financières que peuvent avoir ces types de poursuites.
Un plus grand choix, un travail plus enrichissant
Les carrières non cliniques offrent bien souvent un changement de rythme par rapport à la pratique clinique, et présentent un autre type de défis et de stimulation intellectuelle. De nombreux médecins ayant sauté le pas se découvrent un regain d’intérêt pour le domaine médical et apprécient d’utiliser leurs connaissances de façons inédites. Ce changement de perspectives peut être un outil puissant pour prévenir le burn-out. « L’équilibre entre mon travail clinique et mon travail non clinique renforce mon sentiment de bien-être, de relativisation, et de durabilité », explique un médecin sur Sermo.
Autres choix de carrière pour les médecins : explorez toutes vos options
Rédaction d’articles médicaux
L’expérience clinique et les connaissances scientifiques des médecins en font des personnes idéales pour créer des contenus médicaux précis et pertinents. Les médecins ont en effet l’habitude de transposer des concepts médicaux complexes en informations accessibles pour leurs patients. En exploitant ces compétences à des fins de rédaction, les médecins sont parfaitement placés pour contribuer à des revues médicales, à des blogs sur les soins de santé, à du matériel éducatif et plus encore. Ils peuvent également se livrer à ces activités à temps partiel, ce qui en fait une excellente source de revenus secondaires pour les médecins qui envisagent de se lancer progressivement dans une nouvelle carrière.
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Conseil médical
Grâce à leurs connaissances spécialisées et leur expérience pratique des soins de santé, les médecins font également d’excellents conseillers. Les conseillers médicaux conseillent les startups du secteur médical, les cabinets d’avocats, les compagnies d’assurance ainsi que toute autre type d’entreprise qui nécessite une expertise médicale. Ils apportent des réponses précises à des questions d’ordre clinique, de conformité réglementaire ou de planification stratégique. Dans ce type de rôles, les médecins peuvent continuer à influencer les soins de santé sans interagir de manière individuelle avec les patients. Cette activité leur permet également de se tenir au courant des dernières tendances du secteur médical pour éclairer leurs décisions.Il s’agit d’une option très populaire. 40 % des médecins membres de Sermo proposent des conseils pour bénéficier d’une source de revenus secondaires.
Industrie pharmaceutique
Le secteur pharmaceutique est un autre domaine qui permet aux médecins d’avoir un impact sur les soins de santé en dehors de la pratique clinique. Les médecins qui travaillent dans ce secteur agissent en tant que responsables médicaux régionaux, médecins en recherche clinique, ou conseillers en affaires réglementaires. Ils apportent des perspectives cliniques précieuses pour mettre au point et surveiller des médicaments. Mieux encore, ces rôles s’accompagnent généralement d’excellents salaires, d’horaires de travail réguliers, et permettent d’aider des milliers de patients, voire plus.
Télé-médecine
Les soins de santé virtuels se développent très rapidement, à l’instar de la technologie. Ces avancées créent une nouvelle opportunité pour les médecins capables de développer et de superviser des programmes de télé-santé. Les médecins qui possèdent une expertise clinique peuvent contribuer à l’élaboration de protocoles de soins virtuels, au développement de normes de qualité, et au déploiement de systèmes technologiques. Leur mission consiste à veiller à ce que ces nouveaux services répondent aux besoins des patients d’aujourd’hui.
Formation médicale
Des enseignants seront toujours nécessaires pour former la prochaine génération de professionnels de santé. Qu’ils donnent des cours en école de médecine, qu’ils élaborent des programmes d’études médicales ou qu’ils développent des programmes de formation continue, les médecins qui rejoignent l’éducation médicale contribuent à façonner les perceptions des médecins de demain. Le fait de travailler dans ce domaine permet aux médecins de maintenir leur lien avec le monde de la médecine tout en bénéficiant de la stimulation intellectuelle qu’offre le milieu universitaire.
Administration d’un établissement de santé
Les rôles administratifs exigent généralement le type d’expérience et d’expertise que possèdent les médecins. En tant que dirigeants d’hôpitaux, directeurs médicaux ou conseillers en politiques médicales, les médecins peuvent façonner le secteur des soins de santé à un niveau beaucoup plus élevé. Ce type d’activité comporte de nombreuses responsabilités dans la mesure où les administrateurs sont responsables de la réputation de leur établissement, et présente aussi des récompenses importantes. « L’administration hospitalière est l’un des choix non cliniques ouverts aux médecins », fait remarquer un membre de la communauté Sermo. « Les médecins de toutes spécialités médicales peuvent assumer des rôles d’administration et de direction en milieu hospitalier, avec différents types et niveaux de responsabilité. »
Administration du système de santé publique
En travaillant avec des organismes gouvernementaux, des organisations internationales ou des organismes à but non lucratif, les médecins peuvent contribuer significativement aux initiatives de santé publique. Ils peuvent notamment participer à l’élaboration de politiques, à la surveillance des maladies et aux programmes de sensibilisation sanitaire. Ces postes leur permettent d’impacter des communautés tout entières plutôt que certains patients. Ils peuvent intervenir pour traiter des inégalités en matière de santé ou des problèmes systémiques qu’il ne serait pas possible de résoudre autrement.
Entrepreneuriat médical
Parfois, monter sa propre entreprise est le meilleur moyen de prendre le contrôle de son emploi du temps. Les médecins qui pensent de manière novatrice peuvent miser sur leurs connaissances cliniques pour développer de nouveaux produits, de nouveaux services ou de nouvelles technologies pour le secteur de la santé. En identifiant des lacunes dans la prestation des soins de santé, ils peuvent apporter des solutions inédites qui améliorent la prise en charge des patients ou l’efficacité des soignants. Si monter une entreprise représente certes un changement de carrière plus risqué que les autres alternatives, il peut néanmoins s’agir d’une option très gratifiante pour certains médecins. Ceux qui maîtrisent le marketing numérique dans le cadre de la gestion de leur établissement peuvent transférer ces compétences pour créer leur propre entreprise.
Recherche clinique
Un poste dans le secteur de la recherche médicale est un excellent moyen de faire progresser ses propres connaissances tout en améliorant les soins des patients. En supervisant des essais cliniques pour le compte de laboratoires pharmaceutiques ou de facultés de médecine, les médecins peuvent jouer un rôle clé dans la mise sur le marché de traitements révolutionnaires. Ces rôles leur permettent également de bénéficier d’un emploi du temps plus prévisible que la pratique clinique. Le candidat idéal disposera de solides compétences analytiques et d’un réel intérêt pour la médecine fondée sur des preuves.
Conseil en bien-être en entreprise
De plus en plus d’entreprises reconnaissent aujourd’hui la valeur que revêt la santé de leur personnel. Pour améliorer la productivité, réduire les coûts liés aux congés maladie et accroître le bien-être de leurs salariés, de nombreux lieux de travail proposent désormais des programmes de bien-être. Ces programmes ont besoin de conseillers médicaux pour évaluer les besoins, concevoir des initiatives de bien-être, et mesurer l’efficacité des stratégies déployées.
Médecine du travail
La médecine du travail est un autre domaine dans lequel les entreprises dépendent d’une expertise médicale. Ces médecins aident les entreprises à traiter la question des blessures et des maladies liées au travail. La médecine du travail couvre les soins cliniques, l’application des principes de santé publique et des prestations de conseil. Les médecins qui choisissent cette voie bénéficient souvent d’horaires de travail réguliers et de salaires concurrentiels. Ils contribuent également à sécuriser les lieux de travail dangereux.
Administration hospitalière
De nombreux médecins s’épanouissent dans des rôles de direction hospitalière qui combinent leur expertise clinique et leurs compétences en gestion. Ceux qui ont dirigé un cabinet privé possèdent déjà certaines des compétences nécessaires. « Certains médecins qui accèdent à des postes d’administration hospitalière continuent de voir des patients, tandis que d’autres optent pour des postes de direction à plein temps », explique un membre de Sermo. « Le fait d’avoir fait partie d’un comité peut doter un médecin de l’expérience et des compétentes requises pour élaborer des processus administratifs efficaces et prendre des décisions éclairées. »
Trouvez votre voie
Plusieurs options s’offrent aux médecins qui souhaitent changer de carrière sans pour autant quitter le secteur médical. Certaines voies classiques, comme le conseil médical, les postes dans l’industrie pharmaceutique ou l’administration des soins de santé sont bien rémunérés et permettent d’exploiter pleinement son expertise clinique. La télémédecine et l’entrepreneuriat médical présentent, quant à eux, d’importantes opportunités en terme de croissance.
Mais la plupart des médecins ne sont pas tout à fait prêts à abandonner complètement la pratique clinique. Un sondage mené par Sermo a en effet révélé que 88 % des personnes interrogées estiment qu’un mélange de tâches cliniques et non cliniques est l’équilibre idéal. Comme l’a fait remarquer un membre de la communauté : « soigner ses patients est très satisfaisant pour la plupart des médecins. C’est une chose à laquelle on ne voudrait jamais vraiment renoncer. »
Vous envisagez une reconversion professionnelle ?Échangez avec vos confrères au sein de la communauté Sermo pour obtenir des informations, bénéficier d’un mentorat et participer à des discussions sur les options médicales qu’ont choisies certains.
